Les médias ont joué un rôle crucial dans le contexte qu’on vit depuis deux ans. L’objectif visé ici n’est pas « d’avoir raison » mais de proposer une réflexion urgente, avec en son centre deux exemples récents assez marquants.
En préambule, je souhaite rappeler que j’ai fait 9 ans d’université en communication, en éducation et en relations internationales, plus 30 ans de journalisme et de contrats avec l’ONU. Non, ça ne m’empêche pas d’avoir tort, mais ça m’a apporté une certaine capacité d’analyse qui n’est pas nécessairement présente chez la majorité des gens.
Comme nombre d’experts l’ont expliqué, il faut prendre conscience que les médias nous manipulent, pour différentes motivations. Pas à chaque instant (plusieurs nouvelles sont vraies), mais beaucoup trop souvent. Quand on évoque ce fait, certaines personnes se braquent et refusent de voir cette réalité, car cela leur crée un sentiment d’impuissance.
Ne me croyez pas sur parole: il y a des tonnes d’ouvrages sur ce sujet.
J’attire vivement votre attention sur ces trois sources majeures:
1 . Le livre «Public opinion» (1920) dans lequel Walter Lippmann fut le premier à utiliser le terme fabrication du consentement («manufacturing consent») qui évoque l’apprentissage de l’obéissance.
Il a expliqué qu’ «en démocratie, l’opinion publique doit être consciencieusement contrôlée». Notez que les médias ont très bien suivi son conseil.
2 . Le best-seller mondial «Manufacturing Consent: The Political Economy of the Mass Media» de Edward Herman et le Canadien Noam Chomsky. En français, il s’intitule «Fabriquer un Consentement: la Gestion Politique des Médias de Masse».
«Les médias diffusent avant tout une propagande au bénéfice d’un groupe de dominants et, conséquemment, ils sont loin de constituer un «quatrième pouvoir» en démocratie, leur principale fonction étant de manipuler l’information afin de servir les intérêts des élites politiques et économiques.»
3 . Le documentaire: «Chomsky, les médias et les illusions nécessaires» (en anglais «Manufacturing Consent: Noam Chomsky and the media»). On peut le voir ici sur Youtube.
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Parmi les innombrables exemples concrets de tares médiatiques, je vous en propose deux pour l’instant:
EXEMPLE 1:
Il y a quelques jours, le reporter Félix Séguin (TVA/LCN) a fait une déclaration qui a été reprise et «confirmée» par Paul Laroque et par Emmanuelle Latraverse, à ma stupéfaction.
Voici la déclaration incroyable:
«Faire la couverture médiatique des événements d’Ottawa a été plus dangereux que celle du Printemps arabe en Égypte (2010), qu’en Haïti en révolution, et qu’en Ukraine et en Russie ces jours-ci.»
Quand on sait l’immense violence des événements évoqués, la conclusion s’impose: ces médias en viennent à se ridiculiser à force de mentir sans scrupules, et en osant faire ces comparaison avec les événements d’Ottawa, qui furent pacifiques sauf pour certains incidents isolés.
Mais pourquoi ces comparaisons aussi grotesques? Ils visent sûrement un objectif. Je vous laisse répondre. Il faut surtout réaliser que les médias nous mentent. Trop de gens hésitent à admettre qu’on leur ment.
Voici Félix Séguin dans un grave danger (sa déclaration fait référence à cet incident en particulier):
Et voici la réalité avec laquelle il se compare:
PARENTHÈSE À PROPOS DE FOX NEWS
Je surveille aussi Fox News (première chaîne d’information aux États-Unis).
Je sais très bien qu’ils ont leurs biais, tout comme nos médias. Mais j’en ai pleinement conscience, alors que peu de gens constatent les mensonges de nos médias.
L’approche de Fox, notamment sur les vaccins de même que la crise d’Ottawa, est complètement à l’opposé et certainement moins complaisante que celle de nos médias. Ça permet au moins de contempler les deux côtés de la médaille.
Une remarque sur Trump: bien sûr, Fox a un parti-pris: c’est une chaîne conservatrice. Mais elle l’a aussi critiqué, souvent. À l’opposé, à ma connaissance, TVA/LCN (Richard Latendresse) et Radio-Canada (Frédéric Arnould) n’ont rapporté aucune nouvelle positive sur sa présidence. En 5 ans! Pas une! En termes journalistiques, ce silence est d’une absurdité affolante, puisque les exemples positifs sont très nombreux.
C’est facile de reconnaître ceux qui s’informent uniquement chez nos deux principaux médias francophones: ils détestent tous Trump et acceptent tout ce qu’on leur dit sur ces vaccins. Rappelons enfin que c’est le gouvernement Trump qui a rendu possible l’arrivée de ces vaccins à une vitesse record, grâce à son « Operation Warp Speed ».
Quoiqu’il en soit, nos médias prétendent nous informer.
Vous me connaissez assez pour savoir que je ne suis pas fou, ni radical, ni «conspirationniste». Tout comme vous, on m’a appris à réfléchir par moi-même.
EXEMPLE 2:
Cet exemple nous ramène au début de la pandémie; il est plus personnel.
Je rappelle d’abord qu’en Afrique j’ai pris la chloroquine prescrite par mon médecin pour prévenir et combattre le virus de la malaria. Incidemment, plusieurs études scientifiques ont prouvé qu’elle est aussi efficace contre le virus du Covid. Nombre de médecins ont expliqué qu’ils ont utilisé ces traitements avec succès.
Aucun médecin ni pharmacien ne m’a mentionné de dangers avec la chloroquine, sauf pour le foie si on l’utilise trop longtemps sans faire de pause. De fait, je n’ai eu aucun effet secondaire avec ce médicament qui est considéré comme «plus sécuritaire que le Tylenol» depuis sa création. Après 60 ans et environ 1,5 milliard de prescriptions, la chloroquine n’a causé aucun décès.
Pourtant, quand j’en ai parlé à un proche au fil d’une discussion, il m’a dit, à mon grand étonnement:
«Tu sais, il paraît que ça cause des problèmes de cœur.»
Mais d’où sortait-il cela? Cette fausse information venait de sortir sur nos médias de masse (TVA/LCN/R-C) qui se basaient sur une étude tronquée (voir plus bas). C’était peu avant l’arrivée des vaccins. Plusieurs personnes ont cru que la chloroquine est dangereuse, car ils prennent pour acquis que les médias et le gouvernement sont de bonne foi.
Conséquemment, le gouvernement de la CAQ a soudainement interdit la chloroquine, mais seulement contre le Covid!
Ainsi, TVA et d’autres ont répété un mensonge, en sachant que c’était un mensonge. Combien de morts auraient pu être évitées, avec la vérité?
Le très prestigieux journal scientifique The Lancet a été condamné pour avoir publié une étude trompeuse sur ce sujet. Le scandale fut énorme. Retenez ce terme: «étude trompeuse», de même que « conflit d’intérêt », une tradition dans l’industrie pharmaceutique. The Lancet a été obligé de se rétracter, chose rarissime, pour ses tromperies sur la chloroquine:
Et voici le meilleur: nos gouvernements ont continué d’autoriser la chloroquine, mais seulement pour ses autres usages (malaria, rhumatismes). Autrement dit: la chloroquine devenait soudainement dangereuse, mais seulement lorsqu’utilisée contre le Covid! Le médecin français Didier Raoult, sommité en virologie, en a beaucoup parlé, ainsi que plusieurs autres médecins.
Notez au passage que les pays d’Afrique sont très peu affectés par le Covid, tout en étant très peu vaccinés. Comment est-ce possible? Probablement parce que la chloroquine est omniprésente dans ces pays.
Quant à moi, je ne suis pas «anti-vaccins». J’en ai reçu plusieurs, mais toujours par mon propre choix, sans coercition, chantage ou menaces.
La triste ironie est que ce sont les vaccins Covid qui causent souvent des problèmes de coeur (myocardite, péricardite) entre autres séquelles, dont la mort. Même TVA et Radio-Canada ont été obligés d’en parler, quoique discrètement.
Toutefois, la Dre Cécile Tremblay, vedette des médias, n’a jamais parlé de ces séquelles et n’a eu que des bons mots pour ces vaccins. Pourquoi? Sa chaire de recherche à l’Université de Montréal est financée par Pfizer, c’est indiqué sur sa page Web. Apparemment nos médias n’y voient aucun conflit d’intérêt. Je pense que vous saurez quoi conclure de ces faits.
La majorité des Québécois qui sont unilingues francophones (ou connaissent mal d’autres langues) prennent l’essentiel de leurs informations à: TVA/LCN, Radio-Canada/RDI, le Journal de Montréal et le Journal de Québec. Ces médias sont tous sous le contrôle de Québecor, sauf Radio-Canada.
C’est très insuffisant, surtout quand il est question de faire un choix médical personnel éclairé. Et cette carence est dangereuse pour le fonctionnement de la démocratie, comme l’expliquent les auteurs que j’ai nommés plus haut.
Durant cette pandémie, tous ces médias (oui, tous) ont appliqué ce que les analystes médiatiques appellent la «pensée unique»: il n’y a pas eu de vrai débat sur des « opinions divergentes », sauf pour les classer comme « conspirationnistes » ou même « extrême-droite ».
Pire: ces médias ont stigmatisé ceux qui pensent autrement et qui font un choix différent pour leur propre santé.
À titre d’exemple ignoble, n’oublions jamais Mario Dumont qui s’énervait à TVA (à propos de ceux qui pensent autrement): «Barrez-les! Quitte à créer des divisions dans la famille, barrez-les! Ces débiles devraient aller consulter». Je conserve précieusement la vidéo. Vous pouvez me la demander, je ne peux pas la mettre ici.
De fait, le souhait de Dumont s’est réalisé. Les exemples abondent, même dans ma propre famille. Ça m’a blessé, mais je n’ai jamais cédé. «Mon corps, mon choix».
Je suis de ceux qui surveillent plusieurs médias (radio, télé, journaux, Internet, en trois langues). À mon avis cela manque dangereusement à la majorité de la population..
Non, ça ne me rend pas plus intelligent. Non, ça ne me met pas à l’abri de l’erreur, mais ça me donne une large palette pour analyser et tenter de distinguer le plausible de la manipulation. Il faut une variété informationnelle pour comprendre ce qui se passe vraiment derrière les apparences. C’est un simple fait. Sinon, on se met à la merci des propagandes et de la désinformation des médias petits et «grands».
Notre population francophone est captive de nos médias de masse, et donc limitée à cet effet. On connaissait déjà cette carence informationnelle, mais elle est devenue très évidente depuis la pandémie, avec des conséquences désastreuses (un autre sujet pour plus tard).
Et on entend souvent le même sarcasme: « Où prends-tu tes informations? Sur Internet? » Pourtant tous nos « médias officiels » sont « sur Internet ». Il suffit de savoir trier.
Les médias ne sont pas les seuls coupables: ils collaborent avec les gouvernements. Je sais, ça n’a rien de nouveau, mais avec la pandémie, c’est devenue grotesque, voire funeste.
Par exemple: même si les médias nous avaient dit la vérité sur la chloroquine au lieu de semer la peur et la désinformation, il y a fort à parier que le gouvernement l’aurait quand même interdit, car il avait ses motivations. C’est un autre sujet.
Chose certaine, plus que jamais durant cette pandémie, ces deux pouvoirs étatique et médiatique ont manœuvré ensemble, et pas toujours dans notre meilleur intérêt. Vous savez bien que des gouvernements ont souvent œuvré contre l’intérêt de leur propre population. Croire que le Québec en serait exempté est illusoire.
En terms d’information, c’est une grave erreur de refuser de questionner les agissements du gouvernement et des médias. Trop de gens n’osent pas contester l’autorité en place; ils se l’interdisent. Or l’autorité sait cela. Elle en a souvent profité. Elle a souvent opprimé ceux qui osent la contredire.
En effet, l’Histoire regorge d’exemples montrant que ce phénomène peut devenir dangereux, voire beaucoup plus mortel qu’un virus. Plusieurs génocides, sinon tous, s’expliquent directement par la désinformation et la propagande. Au Rwanda, dans les mois précédant le génocide de 1994, la radio au service d’une des factions s’est acharnée à semer la division et la haine chez des populations faiblement éduquées. Dans ce pays où la petite radio transistor était pratiquement la seule source d’information, le résultat fut horrible.
Non, je ne suis pas en train de comparer ce qu’on a vécu avec un génocide, je parle du pouvoir dangereux de la manipulation et de la désinformation.
En conclusion, il est vital, pour le présent et pour le futur, de prendre conscience de ces réalités, de ces guerres de pouvoir, de varier nos sources d’information, et surtout de ne pas croire, sans contester ni questionner, toute l’information provenant tant du gouvernement que des médias.